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Patrimoine culturel

La chapelle Sainte Lucie


C'est au début du 16ème siècle (23 juin 1507) que les habitants de Puy-Chalvin obtiennent l'autorisation de construire une chapelle dans leur hameau. Fondée sous le titre de Notre-Dame-de-Pitié, elle est maintenant consacrée à sainte Lucie. Ce petit édifice, couvert d'une voûte en berceau, s'ouvre à l'est. 


  Sa façade présente un décor peint réparti en trois ensembles limités par une frise d'entrelacs végétaux. Au centre, figure la Déploration, image se rapportant au vocable premier de la chapelle. Ce thème est fréquemment traité au 15ème siècle et au début du I6ème siècle. Les saints qui sont représentés sont les suivants : à gauche, saint Christophe qui protégeait contre la mort subite, et sainte Lucie présente dans de nombreuses chapelles du Briançonnais, à droite, sainte Barbe, protectrice contre la foudre, saint André, patron de la paroisse et saint Antoine Ermite.


Ces œuvres sont probablement d'un artiste piémontais ou lombard. A l'intérieur, sur la voûte, est représenté d’une façon magnifique le thème de la vie de Jésus depuis sa naissance jusqu'à sa mort. L'ensemble est réparti en 23 scènes séparées par des bandeaux.


Le mobilier est typique des petites chapelles rurales de cette partie du département. Les meubles ont été réalisés dans leur ensemble au cours des 18ème et I9ème siècles. Le très beau retable date du I6ème siècle.


Un grand tableau, reprenant les deux vocables successifs de la chapelle, représente La Déploration et sainte Lucie. Daté du début du 18ème siècle, (1706) il est signé par F. Cherronier, peintre.



Les moulins



On compte aujourd’hui près de 100.000 moulins en France. Quelle que soit la forme d’énergie utilisée, ils représentent pour la conscience collective plus que de simples bâtiments civils. Le moulin est, en effet, intimement associé à une personne (le meunier) ainsi qu’à une activité bien identifiée, qui va de la transformation du blé en farine pour l’usage humain, de l’élaboration du gruau pour les animaux, à la fabrication d’articles de toile (bonneterie), en passant par le traitement du chanvre. Ainsi le moulin, comme intermédiaire nécessaire entre divers épisodes de la vie des sociétés agricoles, trouve pleinement sa place dans ce que l’on peut appeler un “patrimoine du quotidien”. 


Parmi ces moulins, certains types d’installations, et notamment ceux de Puy Saint André, sont très singuliers : Tout d’abord, la puissance fournie par la hauteur de la chute d’eau fait l’objet d’un fractionnement, chaque moulin n’utilisant qu’une partie de l’énergie totale. Rares sont les exemples de ce type d'exploitation existant encore en France, étant donné que, la plupart du temps, un seul moulin a survécu aux destructions. Avec un ensemble de quatre moulins disposés en série sur le même canal d’amenée, le site de Puy Saint André constitue donc un exemple rare, qui présente un grand intérêt pour l’histoire des techniques. De plus, ces moulins illustrent bien les divers modes d’approvisionnement en meules. On trouve des meules en matériau local, provenant de “blocs erratiques” trouvés dans les torrents en amont des moulins : ils sont constitués de grès houiller, solide mais difficile à tailler, ou de “marbre de Guillestre” , plus facile à tailler mais friable. On trouve également une “tournante” en pierre meulière assemblée, comme il s’en exportait massivement de la Ferté sous Jouarre, vers toute la France, dès le milieu du XIXe siècle.


Enfin, on trouve à Puy Saint André un exemple de meunerie collective, qui permet de rompre avec l’idée reçue de “un moulin, un meunier”. En fait, le site de l’Eyrette est un bon exemple de “centre de meunerie” commun à plusieurs hameaux ou communes comme Puy Saint Pierre ou Prelles : bien situé par rapport aux lieux de récolte et dans une section du torrent facilement accessible , il est amené à servir de moulin collectif pour une aire très large.  


Sources : SGMB  


 


La fruitière


Les fruitières sont des coopératives fromagères qui naquirent en Suisse et en Franche-Comté et doivent leur nom au mot fruit qui, dans ces régions, désignerait le produit annuel des vaches. Les éleveurs apportaient leur lait à la fruitière où un employé, le fruitier, faisait le beurre et le fromage. Les bénéfices des ventes étaient partagés au prorata de la quantité de lait fourni par chaque associé.


On a beaucoup insisté sur la précocité des associations fromagères dans le nord des Hautes Alpes. La première fruitière fut créée à Abriès vers 1855. En 1887, il en existait une soixantaine dans l'arrondissement de Briançon, dont 38 en Queyras. Chacune d'elle regroupait de 10 à 30 associés et traitait le lait de 25 à 80 vaches. Il existait des fruitières d'hiver, situées dans les villages permanents, et ouvertes pendant la stabulation hivernale, ainsi que des fruitières d 'été dans les hameaux d'estive. En 1907, la seule commune de Ceillac (344 habitants) comptait quatre fruitières d'été et une fruitière d'hiver. A la même date, à Puy Saint André, le lait de l'hiver suffisait à peine aux besoins des familles, mais à partir du premier mai, l'excédent était traité par deux fruitières fonctionnant au chef-Lieu. Elles fermaient le 30 juin et étaient alors remplacées par deux fruitières fonctionnant aux Combes. L'ancienneté et le nombre des fruitières du nord des Hautes Alpes ne doivent pas faire oublier leur faiblesse. Tous les observateurs des fruitières a la fin du XIXème siècle s'accordent pour déclarer qu'elles sont trop nombreuses, trop petites et mal installées. Aucune de celles que nous avons repérées n'approche de près ou de loin les établissements savoyards vastes et bien organisés. Les locaux que 1'on désigne habituellement comme « la laiterie » sont exigus : deux pièces juxtaposées ou superposées, la première servant au collectage du lait et à la fabrication du beurre et du fromage, la seconde de cave. Le mouvement coopératif fut de courte durée. En 1888, !a société Gravier fonda, à Pont de Cervières, une usine de transformation du lait qui absorba progressivement les fruitières, continuant sur place leur fabrication ou exportant le lait à Briançon. Dès 1896, la Laiterie Briançonnaise collectait le lait de 25 villages environnants qu'elle transformait en beurre, fromage bîeu et gruyère expédiés dans tout le sud-est de la France et en Afrique du Nord. En 1910, sa zone d'influence atteignait Saint-Véran.


Les fruitières ne furent plus désormais que de petits centres de collectage et de pesée du lait destiné à être envoyé à la Laiterie Briançonnaise. En 1916, il n'existait plus dans tout le Briançonnais que deux véritables fruitières associatives, toutes deux à Puy Saint André, et regroupant chacune une vingtaine de membres. A partir de 1930, la Laiterie Briançonnaise fut supplantée par la société Nestlé installée à Gap. Malgré leur importance dans l'organisation sociale et la vie relationnelle, les bâtiments collectifs sont souvent anodins dans le paysage bâti.