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Les mines

Puy Saint André et les mines


LE PATRIMOINE MINIER DU BRIANÇONNAIS

Ignoré jusqu'en 1988, le patrimoine minier du Briançonnais a été exhumé par un travail réalisé au lycée de Briançon, repris ensuite par la Société Géologique et Minière du Briançonnais. Son originalité tient au fait qu'il a échappé aux nationalisations qui ont frappé les autres bassins miniers de France. De ce fait, on y trouve des vestiges introuvables ailleurs.

Ces exploitations minières peuvent se ranger en 3 catégories : les mines paysannes gérées de manière artisanale par des mineurs-paysans, les mines "industrielles" propriété de Sociétés (et disposant de moyens techniques plus évolués) et enfin les mines d'altitude, au-delà de 2400 m d'altitude.


LES MINES DE PUY ST ANDRE

Comme la plupart des communes du Briançonnais, Puy St André comptait des mines paysannes. Elles étaient situées, pour la plupart, sur la rive droite du ravin du Fossa. Leurs terrils sont encore visibles et, il y a peu, on pouvait voir, en falaise, dans le quartier du Canal ( entre le ruisseau du fossa et l'entrée du chef-lieu), une ancienne galerie paysanne avec des wagonnets en bois attelés.

Pour avoir le droit d'exploiter le charbon, il fallait disposer d'une concession. Il y avait 55 concessions en Briançonnais, pour la plupart de droit privé. Celle de Puy St André était communale. Les particuliers étaient autorisés à y exploiter le charbon, sous réserve de le revendre aux habitants de la commune à un prix raisonnable.


LA MINE DE COMBARINE, UN PEU D'HISTOIRE

Entièrement située sur la commune de Puy St Pierre, elle a marqué l'histoire du pays. C'était la plus grande mine du Briançonnais tant par le nombre de mineurs (jusqu'à 150) que par sa production (75% de la production du Briançonnais en 1936 contre moins de 1% pour la concession de Puy St André). Le charbon y était d'assez bonne qualité.

La concession a été attribuée, pour la 1° fois, en 1824, à Etienne LAURENCON qui approvisionnait la garnison militaire. A partir de la guerre de 1914, elle devient la propriété de la Société des Mines et Agglomérés du Briançonnais, puis de la Compagnie Minière du Sud-Est qui devient les Charbonnages et Electricité du Sud-Est (la "CHELESE" dans le jargon du pays).

La surface occupée par les galeries d'exploitation était considérable équivalente à celle de Briançon. Une véritable ville souterraine.


LA MINE DE COMBARINE, FONCTIONNEMENT

Les installations de surface Le gisement de Combarine montre 3 veines : inférieures, médianes et supérieures. Seules les veines médiane et supérieure ont été exploitées. Elles correspondent à des entrées visibles sur le site : 1483, 1524 et 1547. Le charbon extrait de la 1547 était acheminé sur un plan incliné jusqu'à une zone de stockage (la trémie). De là, un système de transport par câbles amenait le charbon à l'usine à boulets de La Tour, à Villard St Pancrace. La poudre de charbon était agglomérée avec de la colle, le brai : une sorte de pâte à goudron qui brûlait la figure de ceux qui la déchargeaient des wagons. Les boulets quittaient ensuite Villard-Saint-Pancrace pour la Provence, par voie ferroviaire.

Les ateliers pourvus d'une forge, assuraient la maintenance de l'outillage et les réparations. Un compresseur permettait de renouveler l'air dans les zones d'exploitation et de faire fonctionner les marteaux pneumatiques, seuls autorisés dans les galeries. Exception en Briançonnais, la mine disposait de douches. La maison du mulet servait d'abri au mulet qui tirait les wagonnets dans les galeries.

Sur la route de Puy Richard on voit l'entrée de la poudrière dans laquelle les explosifs étaient stockés. Sur celle de Puy St André, on distingue les restes de l'ancienne trémie qui permettait de remplir les bennes des camions.

Depuis la route de Puy Richard, on peut distinguer en falaise, les entrées de la Grande Mine de 1824.

Le travail dans les galeries Le travail était "posté", avec des équipes de nuits. Le rendement y était imposé, ce qui accroissait le risque. De ce point de vue, la mine a connu 2 coups de grisou : en 1941 (2 morts) et en 1946 (2 morts également, tous 2 prisonniers allemands), sans parler des accidents mécaniques ou de poches d'eau.


LA MINE DE COMBARINE, MISE EN SECURITE

A la fin de l'exploitation, les mines doivent être mises en sécurité. Cette opération s'est effectuée en 1992, sur la base de crédits européens.


RICHESSES GEOLOGIQUES

Le secteur recèle des grandes richesses géologiques visibles de la route : troncs d'arbres vieux de 300 millions d'années (encore en place dans leur sol de végétation), intrusions de laves dans le charbon, plissements, fractures. Des "figures de sédimentation" permettent de démontrer que les terrains houillers se sont formés dans le lit de rivières. Bien entendu, on y trouve de nombreux fossiles.

 

Rédaction : R. LESTOURNELLE 
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